Voici le temps où le passé s’assombrit, Où sa chape étouffe Puis anéantit les voix les plus familières.
On rechigne à plonger dans un film muet Dont les images tressautent, Herbier de vie dont les pétales de jours séchés N’exhalent plus les parfums d’antan.
On sait bien que les mots Ne peuvent contrarier la force Qui nous éloigne du quai.
Notre enfance, elle, N’avait pas besoin de mots, Elle avait tout le temps, Le Temps même lui était promis.
Sur les soirs d’été Jamais ne planait l’ombre équivoque du passé, Jamais dans les miroirs ne passait, furtif, Le Chevalier à la Triste Figure, Gardien des portes dérobées.