Les nuages sont d’ardoises Mes pensées entretoises De ce paysage et de toi Que fais je ? tu me vois ? Je suis là, je te sens Et le soleil me ment Il pleut par grand vent Partout, dehors et dedans
C’est le blues des Cévennes Celui qui nous amène A avoir cœur de lauze Et l’âme si morose Que même par beau temps La terre pleure longtemps Au pied des mûriers jaunis Les temps passés ou finis
Sur ton visage si doux Et sur tes lèvres taboues Je lis la détresse De voir ta paresse Envahir mes pensées Pour me faire rester Blotti et près de toi Dans tes bras, sous les draps
C’est le blues des magnans Celui qui va vaillant Sur la draille du vent Du soleil et du temps Le gris des nuages lèchent Les murs en pierre sèche Des bancels en étagère Noyés sous les fougères
Le murmure de la rivière Fait échos à la lumière De ton corps endormi Par le bruit de la pluie Le souvenir du printemps M’assaille maintenant Et le parfum des narcisses Brise mon cœur de schiste
C’est le blues du Valborgne Celui qui lent lorgne Entre les volets mal fermés Le moindre souffle éveillé D’un rayon de soleil Dérangeant ton sommeil Et tes yeux ébahis L’hiver est bien fini.
Plus de nuages gris Plus de noir plus de pluie Il n’y a que de la vie Des châtaigniers fleuris le ciel, la terre et l’eau Et l’or de tes cheveux Et le bleu de tes yeux