Humble dans ton habit vermeil, Heureux de sentir dans tes nervures, La douce chaleur des rayons du soleil, Après l’aube mouillée et ses froidures,
Tache écarlate dans cette verdure. Frêle sur ta tige, tu frissonnes sous le vent. Ô, jouissance aimable de la Nature… Fleurissant là dans les matins odorants
Tu exhales ta douce senteur pastorale… Une cigale boit dans ton calice de sang Sans rien flétrir de tes doux pétales ; Je reste là, abîmée par cet incroyable instant,
M’arrachant un soupir langoureux… Quand ton pourpre flamboyant Au charme fou et sulfureux Au milieu des herbes folles, se répand,
Une douce migraine s’empare de moi… Mon cœur de jade s’ébranle, doucement Prince des champs tu l’as mis en émoi Conquis… il se consume lentement.
Ô éphémère… je ne te cueillerai pas, Et laisserai à la lumière et à la terre Ta beauté resplendissante, et ton éclat Aux mille soins des Abeilles légères.
Tu incarnes cette fragile ardeur, J’admire ton courage véhément, Ô Coquelicot… tendre et délicate fleur Tu te dresses libre dans le temps.