Le rêve est un exil de soi, sans avenir ! Quoi? Rêver sa vie sans la vivre ? N’avoir que cela pour souvenir ? La peindre de couleurs vives ?
Boire jusqu’à la lie et s’enivrer Vers après vers, de cette poésie Dont l’ivresse fait vibrer Les sens, le cœur et l’âme aussi ?
Goûter à ces plaisirs éphémères Sans en savourer le fumet ? Rejoindre les plus hautes sphères Pour retomber sur son oreiller ?
N’y aurait il jamais de réveil ? Plongé dans un profond délire Un cœur de granit en sommeil Ne saurait-il aimer sans défaillir ?
Tous ces songes le rendant vulnérable Utopie se bornant à l’instant du bonheur, Méconnaissant ses traits vénérables Et en saisir tout l’impact de son heurt
Mots se bousculant en substance À l’orée d’une bouche anxieuse Nommant l’objet de ses silences Quand les paupières s’agitent, nerveuses...
Un rêve les affole, le rêve d’une vie Esseulée, recherchant la reviviscence S’abreuvant à la source où tout jaillit Où tout naît et grandit en apparence