Pourtant mon coeur lassé de tout N'ira plus de ses voeux importuner le sort. Près de vous ou loin de vous Un asile d'un jour peut attendre la mort. D'une obscure vallée j'empreinte le sentier Ou jadis mes pas s'en sont allés. Là, deux rus serpentent sous des ponts de verdure Dans le silence de la plaine on entend leur murmure. Leur onde est limpide, les oiseaux s'y abreuvent. En remontant leur cours je retrouve des souvenirs. Jadis un moulin déployait ses ailes, pour preuve ? Cette roue crénelée brassant l'eau qui chavire. Plus loin sur la rive herbeuse S'ébrouent cygnes et hérons cendrés. Un tir de chasseur affole la troupe peureuse. A distance , gonflant leur plumage diapré Des canards se sont égarés. La nature dans sa splendeur S'offre à nous sans pudeur.