Après le silence écho de l’abîme les neurones incontinents en transe s’animent follement rhapsodie valse de tourments rythme rondes et rimes toutes volutes du temps, velléitaire, assassines .
J’aimais les flûtes du vent les harpes guerrières et le cor conquérant d’un mai en bannière l’harmonie céleste des feux au levant les brisants pris d’écume sur la vague vagissant de chevaux haletant sur les prés qui fument voluptueusement.
De vers accomplis le poème harmonique déroule en ma tête sa petite musique mais la main asservie au conte se prête à l’assouvissement de pensées secrètes ourdies sans honte
J’aime Mélodie ses yeux verts ses allitérations ses lèvres aux fruits de saison pèche ou amande amère au creux de charmilles où vient le carillon vêpres du soir aux vendanges dernières.
Ramage d’oisillons de roses trémières que baigne un soleil de sang Mélodie sous la treille pamprée d’émotion sur la viole caresse sans l’archet en sommeil la carte du Tendre arpège des doigts aux replis les plus tendres où le son s’arrêtera.
Eveil des sens, sensations premières aux accords de luth le théorbe grinçant , cordes sympathiques tout sol au vent, syncope ludique le corps est un chœur d’instruments barbares le cœur crie au cor de Roncevaux la peau aux plaisirs rares jouez flutiaux, sistres et crotales chassez de la nuit que la lune avale tout bruit qui ne serait beau
Mélodie au chant du rossignol s’allonge alanguie près d’une fontaine écartant les buis bleus de lune pleine sa main s’endort au si bémol.
Et moi le musicien pris dans mes vers fols je ne l’ai vue qu’en rêve passer un jour de ciel gris.