Dans l’azur étonné que sanglote un théorbe Résonne au loin l’écho de ces mourants accords Sous tes doigts sous ta loi la musique prend corps S’envole en frissonnant puis rêve et se résorbe
Suspendu plus d’un astre au sommet de son orbe Eblouit chaque note en scintillants décors Que vêt un crépuscule à l’heure où tout n’est qu’ors Et l’univers entier dans l’espace s’absorbe
La nuit devient le jour le jour devient la nuit Le temps n’existe plus la lumière s’enfuit Cependant qu’à rebours tout vibre et tout résonne
L’infini se replie dans un rêve sans bords Dans le temps qui se fige un dernier son détonne Le magma du néant mange les astres morts