Les feuilles du pommier ont pris un tour d’automne. De rouille et de carmin, se peint leur fin qui sonne Le soir dans le verger. Un fruit, tout rabougri, sur une branche donne Le frêle souvenir de son parfum léger D’octobre qui s’étonne.
Maintes pommes mûries se font le teint rougeaud. La rosée du matin se pose sur leurs peaux Et la brume des cloches. Le raisin a volé de juillet les tons chauds. Que l'on cueille son grain, l’automne s’effiloche, Pour la joie des corbeaux.
L’aster baigne au soleil son petit cœur qui brille ! La vigne vierge a mis le feu aux murs et vrille Partout ses brasillons. Et Flore, la magie où mille fées babillent, S’offre d’un dernier chant, dans la consécration De son ultime trille.
Les gris pleurent au ciel, les hirondelles fuient Le repli de l’été, quand se met l’or aux buis, Et s’éteignent les roses. Les colchiques au pré posent leur sceau de nuit, Où les chasses venues sèment la mort, sans pause, Et l’effroi, à grand bruit.