Les silhouettes altières des chateaux du passé Citadelles de pierre dans le ciel échouées Carcasses gigantesques ou l'usure du temps A fait plus pour détruire que le fer et le sang.
Juchées tel un nid d'aigle dans un site infernal Fondues au paysage de leur rocher natal Ces grands vaisseaux voguants dans le ciel du midi Sont battus par le vent et les embruns de pluie
Ils ont pour nom , Lastours( cour d'amour et passion) Termes , Aguilar, Minerve qui dresse son donjon Arrimé sur le pog Monségur toujours veille Sentinelle farouche sur la plaine d'Ariège
En ces lieux merveilleux qui hantent nos mémoires Ces fortins fabuleux ou le chant de l'histoire De douceur et d'amour complainte des trouvères C'est éteint à jamais dans la fureur des guerres
Dans ces ruines maudites à jamais désertées La cigale éternelle s'est remise à chanter Dans le parfum des buis le lierre vivace croit Seul, perdu dans le ciel l'aigle guette sa proie
Les cieux d'été parfois redeviennent sauvages A l'heure ou les éclairs raniment les buchers Et le vent qui se heurte aux murailles béantes Rappelle à nos esprits les cris des suppliciés.