Sur le tissu des songes Qui retient dans ses plis les années dérobées Et les mensonges, Elle brode doucement l’oiseau qui a été… La lumière le fait voler.
Elle prend dans l’air les fils de la Vierge Que donnent à l’automne les araignées du soir En fait des toiles légères, Qui piègent Les cafards et les bourdons noirs.
Assise aux portes bleues du cimetière Elle défait les couronnes de lierre Et les linceuls, En tire des fils de verre, Orne les tombes d’un ciel d’hiver.
Quand tombent les pluies du printemps En miroirs sans contour Ni lendemain hélas, Elle y prend des fils d’argent, Tisse la mer où viennent les enfants Et leur chagrin qui passe.