Quand le vent de l’esprit Souffle trop doucement Quelquefois je me prends A imaginer que je sais Tous les noms des oiseaux Des insectes et des fleurs Les noms de tous les êtres Qui vivent et respirent Les noms des coraux et des vers, Des algues et des mousses Et de tous les êtres invisibles Que le vent même me parle Du nom des choses Et le moindre souffle Et le moindre fragment de terre chuchote Et dans ce silencieux concert Dans toutes ces voix à la fois Confuses et distinctes Je peux entendre un murmure Comme un tremblement infime De l’air, comme un scintillement Distant et pourtant lumineux Dans l’espace soudain transparent Je peux entendre le nom de Dieu