Le temps se fragmente dans la soie du soir La courbure du ciel s’épaissit et se tend Le halo de la ville se dissout dans la montée le long du chemin par les ornières creusées. S’arrêter au crépuscule au bord de cette mer de champs pentus où personne ne navigue et où nous sommes seuls face aux étoiles Là un phare et puis un autre dans la nuit là ta main là cette île qui est de chair et que je remonte dans le désir. Là la barque de ton corps Qui tangue et me porte - longue traversée dans l’écume et le vent dans les remous et les lames - Et me dépose fragile et heureux Mouvant et éclaté Hors de tout monde et de toute réalité Mais de connivence avec la terre enracinée et le temps fragmenté.