Des gouttes d’eau sur la toile du rêve À peine ridée par l’équerre du temps Une main allongée sur le clavier blanc Gammes envaguées par les remous circulaires Et respiration lente Si lente que le regard accouche d’une fleur - fleur qui fustige la retombée du jour.
On s’interroge dans la métaphysique de la peur Battue par les vents marins Au ressac, à la torpeur aqueuse, à l’ancre arrachée Mais la main continue de danser sur le clavier Notes noires, changement de tonalité Gammes envasées par la dissonance du temps - saccade qui ralentit la terre
Une trompette marine dans le calice de la fleur Résonne à l’intérieur de l’être goutte à goutte Rêve à rêve comme une pendule de verre Qui compterait les étoffes du jour sur le métier du temps Avec la patience de l’araignée du désert Si lente que la dune accoucherait d’une oasis - oasis contre toute logique dénuée de sable
Pourtant le bruit des flots dans la nuit chaude Rappelle les pêcheurs de leurs avares prises louvoyantes Nausicaa, toi aussi étendue là, sur ces plages nues Qui jouais de la cithare dans les cordages des bateaux Gammes envaguées par les rythmes des rameurs Qui ne savent pas où ils vont à la volonté du capitaine - capitaine qui cadence la vie inconnue
Des gouttes d’eau sur la toile du rêve Battues par les vents marins Rêve à rêve comme une pendule de verre Qui jouait de la cithare dans les cordages des bateaux Avec le verbe attendre et le substantif acceptance Dans le langage des gammes envasées dans l’âme - au regard lent du cargo qui s’éloigne