Pulpe de rose Gouvernail de la nuit Lune ronde comme une pomme ouverte Prendre sa bouche Effeuiller ses lèvres Voile sur la mer Embrumée comme l’automne cristallin.
Et le navire du temps Et la barque amarrée à la nuit Sans gouvernail Bouche ouverte au cri du goéland Feuilles de rose déposées Sur la pomme verte souriante aux lèvres pures Pulpeuse et charnelle.
Le vent caresse l’arbre Seul, face à la mer Fait de ce bois de lune Navire amarré au rivage Corps sans âge et sans regard Dans la nuit brune Cristalline voix de lèvres froissées.
Un regard, une larme à la nuit Une tige et l’abeille sur la fleur Butinant la lune ouverte De ses pétales marins Bouche avide de feu Aux lèvres de rose parfumées Dans le vent du large qui démâte.