Tranquillement les grenouillent concassent la nuit sous le boueux des étoiles égrenées dans la ravine tiède Gonflantes baudruches rassemblées dans l’obscurité engluante elles brossent d’une odeur de vase l’aquatique langueur Les batraciens tracassés en camouflage hypertrophié se disputent les échos gravissant d’un fond de pluie. Les lèvres de la lune sur la couture de leurs coassements les grenouilles se costument corbeaux ventriculés affalées pour mieux conspirer Sur les genoux noueux des ombres puis perchées pérorantes sur les contusions du nocturne elles décousent les conflagrations à coups de lourdeur migratoire entre respiration et copulation Ventripotentes éloquentes elles moisissent verdâtres gorges alignées dans des miasmes greffés sur les lampadaires morbides qui pointent au deuil des sommeils Joufflues grégaires rotant un staccato antédiluvien qui perfore les fronces des nuages les grenouilles crépitent dans la nuit bombardement