Corbeaux et corneilles, quittez ce pays Qui n'est plus des merveilles. Abandonnez cieux gris et champs labourés Qui longtemps ont ravi vos gosiers.
Corbeaux et corneilles, le temps n'est plus à l'abondance. Frimas et verglas ont gâté vos pitances, laissant Vos appétits en veille.
Prenez haut vos envols avant que misère N'étale ses ailes de glace, laissant vos pattes Prises en place et vous condamne comme oiseaux en Geôle.
Corneilles et corbeaux, fuyez, fuyez toujours Plus haut. Pénétrez la lumière et restez y au chaud.
Pendant que s'approche de moi le bourreau, corbinez Corneilles, croassez corbeaux. Que vos chants une dernière fois m'émerveillent, pendant Que l'on me couche dans mon tombeau.