À plusieurs reprises, des regards échangés, Exquise revanche d’un fantasme expurgé ; La vie hasardeuse ne laissa oncques faire À deux âmes anxieuses loisir de se plaire.
Lassés par les jadis confessions de l’amour, Résolus à ne plus se laisser abuser Par de vains sentiments préférés refoulés, Ces cœurs meurtris prirent un chemin sans retour.
Résignés… sur le cours de la vie, ils voguaient ! Mais braver les règles par Dieu même établies, Raviva voluptés tombées loin dans l’oubli... Qu’ils devraient, pour nourrir, ne jamais divulguer.
Abreuvés de désir, ce nectar enivrant, Au moment où leurs sens acérés fusionnaient, Renversant leurs esprits du navire chavirant, Ils sombraient dans le cœur des abysses aliénés.
Des amères chimères aujourd’hui délivrés, Tourbillon de folie, vifs instincts recouvrés, Un échange suffit dans le flot de la nuit Pour leurs songes noyer - mais non plus par l’ennui.
Il leur faudra pourtant au grand jour se garder De vouer, à Éros, un semblant d’intérêt Pour ne point horrifier leur plus proche entourage, Quand s’aiment leurs rires, ils doivent rester sages.
Dévorés au-dedans d’une flamme cachée, Douces chairs aimantées en secret détachées, Étouffant au fond d’eux ce curieux sentiment Qu’est l’austère tribut d’être infidèle amant.