Tu es pressé d’écrire Comme si tu étais en retard sur la vie S’il en est ainsi, fais cortège à tes sources Hâte-toi, Hâte-toi de transmettre ta part De merveilleux, De rébellion, de bienfaisance. Effectivement tu es en retard sur la vie, La vie inexprimable, La seule en fin de compte à laquelle Tu acceptes de t’unir Celle qui t’est refusée chaque jour par les êtres et par les choses, Dont tu obtiens péniblement de ci, de là quelques fragments décharnés Au bout de combats sans merci. Hors d’elle, tout n’est qu’agonie soumise, fin grossière. Su tu rencontres la mort durant ton labeur Reçois-la comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride, En t’inclinant. Si tu veux rire, Offre ta soumission, Jamais tes armes. Tu as été créé pour des moments Peu communs. Modifie-toi, disparais sans regret Au gré de la rigueur suave. Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit, Sans interruption Sans égarement.