L’arrachant à sa femme, à ses amours rêvées, Pour le mener, soldat, sur ces terres crevées, On l’avait appelé comme on fait d’un féal Lui qui n’avait que paix comme seul idéal.
De l’horrible tranchée, inépuisable source D’où fusaient les assauts, dès l’aube, au pas de course, Il songeait à sa belle, à son tendre frou-frou, Oubliant un instant le présent de ce trou.
Quand pleuvaient les obus comme tombent les gouttes, Il rêvait au pays, à ces chemins et routes Qu’il parcourait, gamin, sans connaître la peur.
Puis quand l’ordre claquait, français ou germanique, Le fusil à la main comme l’angoisse au coeur, Il repartait au feu dans une charge épique !