Je revois Fort-Lamy, ta case à Kousséri, Le sourire éclairant ton visage d’ébène Mais aussi mon départ et nos cœurs à la peine, Le noir comme le blanc cloués au pilori.
J’ai maudit ton calvaire en ce pays meurtri, La guerre et la misère, éternelle rengaine, Avant que le destin enfin ne me ramène, Réalisant mon rêve, aux rives du Chari.
J’ai revu N’Djaména, le saccage des armes Et toi, mon vieil ami, sans retenir mes larmes, Mais il était trop tard, la vie est sans pitié !
La longue maladie et la mort, sa complice, Ont eu raison de toi. Reste cette amitié A tout jamais ancrée en mon âme métisse…