Au pays hadjeraï, vieille terre rétive Où jamais habitant ne porta le carcan, Citadelle de pierre aux portes du Soudan, J’ai rencontré pourtant une belle captive.
Je me souviens, ému, de la pose lascive Que m’offrait chaque jour son profil impudent, Du galbe de ses seins et de ce corps troublant Qui n’était pas celui d’une icône votive.
Je l’aimais au matin, dès le premier soleil, Et puis aussi le soir, à perdre le sommeil, Quand la lune éclairait sa colline bleutée.
Je rêve encor parfois de la nymphe sculptée, Par les rus et les vents dans la roche indigo, Qu’on appelle au Guéra, la Dame de Mongo…