J’ai couru ses déserts, maudit la solitude, De la malaria vécu les nuits d’enfer, Joué parfois ma peau dans un oiseau de fer Mais de ces aléas j’avais pris l’habitude.
J’ai retrouvé Paris, froideur et multitude, Ses grèves et métros, et puis un jour, amer, J’ai cherché mon salut en roulant vers la mer Sans jamais le trouver, déboire et lassitude.
Quand j’ai compris enfin que gîtes et couverts Ne font pas une vie, après bien des revers J’ai laissé libre alors mon âme vagabonde.
Je n’avais plus vingt ans, mais comme un vieux lion, Qu’on prive de savane, entre en rébellion J’ai repris le chemin de l’Afrique profonde…