Serviteur de la Mort, il chemine sans trêves Affublé d’un suaire en guise d’oripeaux Avec pour tout bagage une maudite faux. Il va par les sentiers, les dunes et les grèves,
Cueillir, indifférent, les âmes qu’il prélève Aux défunts entassés en tristes tombereaux Que halent dans la nuit de lugubres chevaux. Aussi, quand vient le soir, même si lune lève,
Mieux vaut tenir bien clos le logis et l’étable Afin de ne tenter, ô grand jamais, le Diable, Le korrigan, la fée ou quelque viltansou.
L’ombre leur appartient, ils dansent sur les landes De la Basse Bretagne en folles sarabandes Tandis que grince au loin le Chariot d’Ankou !