Sis au fond du jardin, mystérieux repaire Interdit aux gamins, même ceux du sérail, Cet humble cabanon avec son attirail Restera pour toujours le château de mon père.
Fait de bric et de broc, il n’avait de prospère, Clouée au portillon, qu’une plaque en émail Rappelant sobrement la valeur du travail, Sentence sans appel que l’enfance tempère.
Il y tenait, je crois, un tripot clandestin Où venait s’abreuver, parfois dès le matin, Son vieux monde ouvrier, époque surannée…
Papa s’en est allé, sans larmes ni sursis, La cabane s’affaisse un peu plus chaque année Et nul ne viendra plus y noyer ses soucis…