Qu’importe le grand vent… En sabots et caban, Dos courbé par les ans, mains croisées par derrière, Il va de son pas lent le long d’une frontière Qui n’est terre ni mer et qu’on nomme l’estran.
Il revit en marchant les histoires d’antan, Quand s’échouaient alors, en ces temps de misères, De malheureux rafiots qu'on pillait sans manières En arrachant aux flots jusqu’au dernier raban.
Il sourit, malicieux, songeant à la légende De vaches et de feux promenés sur la lande, Mais maudit le passé quand il longe le quai
D’où le père partait, le vieux Saïc Ar Meur, Laboureur d’océan de Portsall au Conquet, Dont l’Iroise en furie fut l’ultime demeure.