Tout au fond du vallon où le ruisseau murmure Pour toi, comme autrefois, j’ai cueilli cette fleur Tout en prêtant l’oreille au passereau siffleur Qui quêtait à deux pas quelque cenelle mûre.
Il allait babillant de ronciers en ramure, Étrange merle blanc paré de la couleur Que tu portais le jour où d’un air enjôleur Tu te défis enfin de ta si sage armure…
Alors m’est revenu qu’en cet endroit charmant Nous avions, un printemps, sombré tout doucement Dans un long corps à corps, et j’ai cherché tes lèvres…
Mais ce n’était qu’un songe, un rêve désormais Brisé dès le réveil, plus fragile qu’un Sèvres, Car la mort a fauché la femme que j’aimais…