Sur les quais d’Odessa, brûle-gueule à la main, Il songe à ce navire, un temps sa destinée, Son vaillant Potemkine, unité mutinée Pour avoir trop souffert d’un régime inhumain.
Il se souvient, ému, de ce grand lendemain Quand le pavillon rouge ornait la cheminée De ce vieux cuirassé d’une flotte amenée A brocarder le tsar en empereur romain.
Faucilles et marteaux, symboles d’espérances D’un peuple qui voulait gommer les différences, Auront longtemps porté les espoirs du levant…
Igor, l’ancien marin, sait qu’il faudra descendre Un jour de ce nuage où couve encor la cendre D’un rêve inachevé que disperse le vent…