Montant comme équipage un lourd canot breton, En sabots et cabans sous le bonnet de laine, Ils quittaient chaque jour le port ou le ponton Du fier Pays Pagan aux îlots de Molène.
Se jouant des étocs en marins du Léon, Ils allaient à la voile, un homme, un capitaine, Sur les champs de tali cueillir le goémon Quand le printemps lissait la houle armoricaine.
Penchés sur les plats-bords, au large d’un amer, Ils fouillaient du regard le ventre de la mer Pour arracher aux flots la brune laminaire…
Sur les quais du Ponant, trop souvent endeuillés, Il est parfois encore un vaillant centenaire Pour me conter, ravi, le temps des pigouillers…