Loin du luxe et des ors, fidèle à ce berceau Qui la fit chevrière, ibérique et têtue, La fière Ibicenca, toute de noir vêtue, L’été comme l’hiver y mène son troupeau.
Quand s’allongent au soir les ombres des coteaux, Que sonne le repos, la colline s’est tue ; Seul un vieux podenco, sur la sente pentue, Chasse encore à la nuit de maigres lapereaux.
On peut l’entendre alors, de crêtes en ravines, Rameuter de la voix quelques chèvres mutines Qu’un retour au bercail ramène dans le rang.
C’est ainsi qu’elle vit, entre pins et rocaille, Libre comme le vent et l’île dans le sang, Maria d’Es Cubell, sous son chapeau de paille…