Poètes, sans regrets laissons là le sonnet Qui me semble étriqué pour enfin rendre hommage A ces dames de bien dont le cœur à l’ouvrage Les fit souvent œuvrer jusqu’à potron-minet.
L’une était nymphomane et l’autre proxénète ! Fernande, la seconde, hanta les beaux quartiers Du Paris d’après-guerre en offrant aux rentiers Les charmes tarifés de quelque midinette.
Le fisc et la morale eurent pourtant raison De cette sainte femme et de son entreprise Au grand dam du gratin quand l’éminence grise Laissa la maison close et dormit en prison !
La première sévit, si j’en crois Suétone Et son ami Tacite, évidemment d’accord, Au début de notre ère et battit un record En usant tant d’amants que sa prouesse étonne !
Rome s’en offusqua, maudissant Cupidon Et Claude Imperator, l’époux marionnette Qu’elle disait au lit fort tiède et mou Linette, Au point de, chaque nuit, franchir le Rubicon…
Mais l’Histoire est cruelle ! Une dague assassine Scella sa destinée un soir de bamboula Alors qu’elle rentrait chantant a capella Une ode à ses galants, la tendre Messaline…