Le temps de parcourir des yeux ces quelques vers Teintés de désespoir, douze corps squelettiques Seront venus gonfler les brèves statistiques Qui font de la famine un simple fait-divers.
Destins sans lendemains nés d’un même univers, Celui de la misère aux pays des tropiques, Les enfants du soleil, ombres fantomatiques, S’éteignent en silence en un monde pervers.
Deux jours, trois mois, quatre ans de vie et de souffrance Et le môme épuisé tire sa révérence N’ayant souvent connu que la soif et la faim…
Souviens-toi de Malthus, l’avocat des disettes, Des gosses du Sahel à deux doigts de la fin, Souviens-toi de l’Afrique aux jambes allumettes…