Ô fragile illusion qu'on appelle l'existence Qu'advient-il de nous dans le grand inconnu Lorsque l'égo si fier brisé dans sa substance Atteint le lieu mystique d'oû nul n'est revenu
Dans les mains du Juge, ô flamme si légère Qu'il peut à son gré, faire naître ou mourir Le destin commence-t-il, où en pleine lumière Le film de notre vie se déroule sans faillir
Ô beau rêve si pur que l'on poursuit sans fin Docile à nos caprices, jugulant nos envies Par lui nous aimons nous sentir incompris Tout en craignant qu'il soit sans lendemain
Et les définitions de tous ces sceptiques Multiplient l'inconnu sur la nuit infinie Fermant sans façon des portes magnifiques Où ne peut pénétrer le destin d'une vie
Mais lorsque le printemps, peintre de la terre Revient tout plein d'azur et de mille couleurs L'illusion rejaillit et bientôt nous enserre Aiguisant nos esprits et ravivant nos coeurs