Tout comme un essaim de diamants Aux multiples facettes scintillantes La neige qui tombe en poussières d’argent Revêt les champs d’une blancheur éclatante
Le sentier s’ouvre comme un porche ténébreux Dans la clarté douteuse de ce jour naissant Les faîtes s’habillent d’un voile mystérieux Qui se hausse et se baisse agité brusquement
Une grisaille sans nom vient tout envelopper Les flocons tombent dru nivelant les hauteurs Les bises cinglantes se mettent à souffler Comme une horde déchaînée de vieilles terreurs
Les bruits fendent l’air à grands coups de dent Les nuées se meuvent comme des ombres en colère Les rameaux courbent l’échine sous la force du vent Derrière la poudrerie s’amoncellent les congères
Les vagues se succèdent avec une rare violence Des sapins se hérissent pour freiner leurs élans Un vieux tremble s’abat au cœur de la tourmente Les affres se suivent comme dans un feu roulant
Un jeune arbre est victime d'une poussée brutale Ses branches craquent sous la morsure du froid Les tourbillons virevoltent en formes spectrales Qui s’avancent serrées comme des bêtes aux abois
Le temps semble pris d’une folie meurtrière La forêt blessée pousse de longs hurlements Sous l’emprise de démons aux allures guerrières Un grand chêne solitaire gémit tristement
Les rafales s’affolent imitant la démence Se lancent à l’assaut de maisons isolées Au plus fort du chaos la terre se lamente Sur ses vastes étendues devenues désolées
Les bourrasques grondent en roulement de tonnerre Se déplacent dans le ciel à un rythme effarant Des sons stridents déchirent l’atmosphère La tempête rugit comme un monstre terrifiant