Où sont passés mes rêves ? Ils se sont envolés La fleur de ma jeunesse ? Elle s’en est allée Ma vigueur de jadis et la force de mon corps Se sont estompées ; m’en reste-t-il encore ?
La douleur fait fléchir mon pauvre dos souffrant Je sens la vie quitter ma vieille charpente usée Dont les membres vacillent sous le poids des années Dans l’oubli sont passées mes prouesses d’antan
Je ne vois plus mes frères, mes parents, mes amis Au fond de leur tombeau, ils se sont endormis Il ne reste à présent que de rares survivants De l’époque lointaine de nos plaisirs d’enfants
Je traîne ma vie obscure et ma faible vieillesse Sans joie, sans amour, sans espoir, sans tendresse Vivant au jour le jour, d’un pas lourd de errant Je quête ma pitance et je dors sur les bancs
Où vais-je finir mes jours ? Quelle fin m’arrivera ? Qui posera ses mains sur mes yeux de mourant ? Dans quelle fosse commune ? Quel sol me couvrira ? Serai-je avec mes frères, les autres itinérants ?