Je suis l’amant déchu, l’ami inconsolé Le prince de son coeur à la joie abolie Ma destinée éteinte et l’espoir envolé Portent le noir linceul de la mélancolie
Sur ma route, errant, où on m'a envoûté J'allais le pas léger sur le sol où jaillit La source qui plaisait à mon âme déroutée Et le parfum des champs où le lilas fleurit
Suis-je amour déchu ou bien triste seigneur? Mon corps se souvient des baisers de ma reine J’irai dormir au bois où verdit le vieux chêne Et les oiseaux moqueurs apaiseront mes pleurs
Par les chemins étroits, j’ai traversé les ans Portant ma solitude sur mes épaules meurtries Et les vicissitudes et les cris des manants N’ont pas encore détruit mes folles rêveries