La boite aux lettres est vide. L'ultime souffle bleu de ton amour s'éteint. L'automne sur mon être jaunit ta dernière lettre Comme une feuille morte. Je la lis, la respire, la relis, la récite; Naufrage des sentiments par désunion tacite.
L'enfer, c'est toi.
Le répondeur est muet. Ton tout dernier message, juste trois mots solfiés : « Tu es là ? » : trois notes pour un requiem. Je t'écoute, l'écoute et ne l'efface pas.
L'enfer c'est toi.
J'allume l'ordinateur. Mon fond d'écran c'est toi. Tu cours sur une plage, Lorsque j'étais ton roi… Une voix métallique diabolise l'image : « Vous n'avez pas de nouveaux messages ».
L'enfer, c'est toi.
Je descends l'escalier, pénètre l'avenue, J'emprunte nos derniers pas, Je cherche les empreintes de ton passé en moi, Je ne trouve que le vent de ton présent sans moi Et je marche à rebours.
L'enfer, c'est toi.
Je te lis, je t'entends, Je te devine, te sens, Je te respire, t'espère, Je te cherche et m'absente, Je m'exile, tu déferles. Une dernière vague.