Les bois se sont fermés sous l’ombre des feuillages Et de la mousse fraîche aux mâchoires des cimes, Dans un rugissement rocailleux et sublime, Se dresse la rumeur de la meute sauvage.
Dans la course rayée qui gonfle leur crinière, Les fauves majestueux, de leur mufle zébré Ont flairé l’animal solitaire et cendré ; Mais la horde farouche, ô chaste carnassière,
Soudain râle et piétine, aux aguets, immobile : Le cerf les a perçus ; tout son corps s’est cambré Pour préparer sa fuite. Un instant la forêt Frémit jusqu’aux ruisseaux des clairières fertiles :
Une flèche a jailli des ronces révulsées Et les cheveux défaits par la chasse brûlante Sur son coursier superbe est apparue l’ardente, L’indomptable Artémis à l’arc ensorcelé.