Aux yeux la brume est comme un voile évanescent Fluide et rassurante elle est aussi légère, Les silhouettes, contours estompés, tremblotants, Mâts et voiles semblent léviter sur la mer.
Dans le brouillard pas de bruit ni de mouvement, Les sons y sont étouffés, plus qu’atténués, Les choses ne se voient qu’au tout dernier moment On s’y déplace contraint et exténué.
Même les mots nous montrent la différence, Brouillard étant bien moins amène que brume, Il se coupe au couteau, elle est transparence. Brume diffuse, brouillard et amertume.
Le Soleil à lui seul dissipe la brume, Associé au vent le brouillard il chasse mieux, Et le jour prend le dessus sur ce qui fume, Tout ce qui nous entoure devient lumineux,
Nous sommes tels les navires dans le brouillard, Lumières allumées, sirène hurlante, Nous avançons mains tendues nous fiant au hasard, Le passé est repère dans la déferlante.
Notre avenir nous semble souvent bien trouble, Parfois on distingue, trop souvent aveugles, Les yeux grands ouverts on fini par voir double, Et nous avançons vers la corne qui beugle.
Puis l’espace d’un court instant tel le Soleil, La Lumière dissipe toutes les vapeurs, Et la vie a un sens dès lors que tout balaye. La voie et le chemin sont clairs nets et sans peurs.