Humiliations.
Dans sa grande bonté,
La nature m’avait laissé entrevoir,
Toutes les possibilités,
Que m’offrirait mon corps.
Puissance et endurance,
Etaient les maîtres mots,
Semi-marathons, marathons et triathlons,
Ne me faisaient pas peur.
Je prenais plaisir à chaque entraînement,
A chaque course même,
A voir comment je contrôlais,
Comment je dominais mon corps.
Dès que le pouvais,
Je le testais,
Je repoussais ses limites,
J’essayais de me dépasser.
Puis un jour,
Un vaccin de trop,
Et sournoisement,
Jour après jour,
Le contrôle que je croyais,
Bien orgueilleusement,
Avoir sur ce corps,
M’a quitté.
D’abord la course,
Puis la marche,
Puis plus intime,
Les sphincters.
A la maison,
Au fur et à mesure,
Aux tâches ménagères,
J’aidai de moins en moins.
En public je me déféquai dessus,
En public, je m’urinai dessus,
Devant l’être aimé,
A ses yeux plus qu’à d’autres,
J’en vins à me considérer,
Comme une loque,
Incapable de me contrôler,
Incapable de marcher.
Mais la nature humaine,
Est ainsi faite,
Que même cela,
Devient acceptable.
Je croyais donc avoir atteint,
Le comble de l’humiliation,
Pour quelqu’un comme moi,
J’ai découvert qu’il y a pire.
