J'aime au soir le soleil Quand il meurt sur les dunes, S'abandonnant au sable Qui en boit lentement la lumière. L'obscurité étend de silencieux soupirs Sur la nuit du désert. Éclaboussée d'étoiles elle frissonne d'ombres Dont les yeux affamés ont des idées de sang. Des idées de proies. Ces fantômes louvoient au travers d'arbres secs, Transparents et tordus. Mon faisceau les surprend. Réveille leurs iris ; Vertes pupilles rondes grandies d'étonnement. Très vite les regards se dérobent ; se sachant repérés. Quelques cris plaintifs fusent Comme autant de questions. Les sombres hyènes hument les effluves du camp : Espèrent un prochain repas. Leur maraude hésitante peut durer une nuit. Le feu, notre allié brûlera – sentinelle – Sa danse silencieuse maintiendra à distance Les fauves inquiétés et nous pourrons dormir A l'abri de la toile – ce rempart dérisoire – D'un sommeil éthéré Qui entendra les voix de la nuit africaine.