Nous ne savons jamais ce qu’il nous reste à vivre. Si nous sommes au printemps ou au fond de l’hiver. Si nos feuilles d’automne sont couvertes du givre Qui craque sous les pas d’un vieux qui désespère.
Mais on attend l’hiver et ses cheveux de neige Et son dernier repos sûrement éternel Qu'on voit accompagné de dizaines de cierges Et de quelques croyances rassurantes et bien belles.
Ce qui nous aide à vivre c’est donc bien cet espoir D’avoir encore le temps de perdre notre temps, Avec désinvolture, avec l’oubli du noir Qui viendra comme toujours quand personne ne l’attend.
Ce qui nous aide à vivre c’est aussi qu’on s’en fout. C’est qu’on traite la mort par le mépris total. C’est que malgré la peur on agit comme des fous Oublieux du dernier souffle et du geste final.
Et dans cette poussière que soulèvent nos pas Quelques atomes humains attendent patiemment En regardant là-haut en sursis du trépas Ceux qui les rejoindront inévitablement.