C’est une ile de sable oublié par la mer Où le sel qui remonte en diamants éphémères Voyage au gré des vents depuis l’éternité. Illusions de lumières, minuscules clartés.
Le Rhône qui la tient entre ses bras puissants L’a souvent violentée de flots envahissants, Mais malgré ses blessures chaque fois elle voyait Se relever la vie de ses cendres noyées.
C’est un pays de rêves, hanté par des mirages Où Mithra a laissé ses bious en héritage. Aujourd’hui libérés ils règnent en ces lieux Où la foi sans conteste les a faits demi-dieux.
Vous y verrez parfois au milieu d’un étang Semblant sortir de l’onde d’un sabot hésitant Une apparition rare née du vent et de l’eau. Un cheval blanc sauvage qui s’enfuit au galop.
Et par des nuits d’enfer un vent fou hurlera Sa complainte étrange et il arrachera Sans le moindre remord des géants séculaires Sacrifiés sur l’autel de sa triste colère.
Une légende ancienne raconte avec ferveur Que les jours de pleine lune aux dernières lueurs Il n’est pas rare de voir se métamorphoser Des hommes et des chevaux en centaures camarguais.
Mithra : divinité liée au culte du taureau. Bious : en Camargue c'est le nom donné aux taureaux.