La vie est un étrange et douloureux voyage… Aragon le savait et tous les autres aussi Qui ont couvert de gris la plupart de leurs vers Quand ils les ont écrits dans des torrents de larmes Et leurs yeux regardaient un petit peu plus loin… Ils auraient bien voulu pourtant être écoutés… Mais ils ont disparu simplement ignorés… Ignorés par les hommes que leurs voix dérangeaient Qui trouvaient confortable de suivre le troupeau Sans trop se demander ce que serait demain Pour eux ou leurs voisins ou même leurs enfants. Anesthésiés au foot, à la télé-débile, Au droit de vote-leurre des discours de menteurs. Aux « amis » virtuels de leurs ordinateurs, A ce besoin d’image qu’ils doivent renvoyer, Même si cette image n’a nulle profondeur. Et ils usent leur temps en n’ayant pas compris Que c’est leur capital, leur première richesse, Et que s’ils n’en font rien, ils n’auront pas vécu Mais seulement succombé…seulement succombé A cette fatalité qu’ils croient leur destinée… La vie est un étrange et douloureux voyage, Mais quand on n’en fait rien c’est tellement pire encore.