Les plus vieux marchent déjà depuis quelques années. Dans des ventres féconds arrivent les suivants. Et dans les yeux des filles au regard étonné Certains jours on devine les prochains arrivants.
Ils auront a grandir sur une terre abimée Par un siècle destructeur. La fin d’un millénaire Qui a vu leurs grand-père et leurs pères décimés Par leurs propres erreurs, créatrices de misère.
Leur mépris de la vie même quand elle est humaine. Leur mépris d’un futur qu’ils ne connaîtront pas. Pour quelques milliers d’hommes, a bien su rendre vaine La mise en garde de ceux qui craignaient le trépas.
Ils auront a gérer les mille conséquences Que leurs auront léguées leurs illustres ascendants Qui a force de vouloir faire évoluer la science Auront pollué la terre et tous les océans.
Alors ils grandiront les enfants de demain, Et ils continueront à écrire l’histoire, Mais ils auront compris que le sang sur les mains N’a rien de nécessaire pour atteindre la victoire.
Ils apprendront enfin à respecter la vie Et ils aboliront les barrières imbéciles, De la langue déjà, des frontières aussi Pour détruire à jamais toute haine raciale.
Et ils fabriqueront les outils du bonheur Que leurs pères connaissaient mais dont ils n’usaient pas, Soit par manque de foi, soit parce qu'ils avaient peur Ou peut-être plus grave, parce qu'ils n’en voulaient pas.