Le morpion
Je vais vous raconter, l'histoire d'un morpion
Qui par un vrai hasard, avait pris position
Sur le corps d'une dame, au doux nom de Ninon
Une étrange beauté, flanquée de haut-talons
Cette femme accueillante, aux moeurs un peu légère
Propulsait de l'amour, à qui se laissait faire
C'est par un soir d'été, le fantassin mordeur
Avait planté ses crocs, dans cette peau de douceur
Assoiffé de fraicheur, et d'humide rosée
Le morpion a squatté, le jardin d'oliviers
Adieu les romantiques!, poètes mélancoliques!
Histoire catastrophique, à la fin pathétique
L'avenir était rose, nourriture assurée
Jusqu'à l'instant fatal, où un homme est entré
Une odeur pestilencielle, de décharge, de prison
Envahie soudain l'air, assombrit par l'action
Les minutes enchanteresses, du parfum délicat
S'envolèrent brusquement, dans un tendre combat
La jungle luxuriante, du paradis soyeux
Fût soudain arrosé d'un liquide neigeux
Cataclysme gigantesque!, par cette pluie torrentielle
Inondation du siècle!, et déluge du ciel!
O morpion courageux!, sur ta substance vermeille
Accroches-toi au mât, du marin qui sommeille
Gardien de la beauté!, d'une douce poupée
Par la triste tempête, à été projeté
D'une abondante forêt, vers des égouts gluants
"Pourquoi suis-je resté là, à rêver, souriant"
Dit-il catastrophé, par l'énorme tourmant
Vaincu par cet orage, nageant dans l'océan
Une traînée luisante, sur le parquet épais
Témoignait du désastre, de l'horrible méfait
Le torse tout en sueur, assis sous le néon
Le morpion en chaleur, reprenait son action
Fatigué mais vivant, il avait survécu
Au changement d'horizon, au changement de c...!!!