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Jean L INFONTE

Ballade du testament

La nuit fraîchit. Sonne Minuit.
Plus de Tempête, ni plus de Chasse.
Enfin je songe. Ta voix s’enfuit.
Autour Vienne. On m’y enlace.
La musique cogne dans l’espace.
Le rythme est là. Mais le son est sourd.
Comtesse, un mot ! Mes nuits, le jour,
Tes doigts fins y jouent, soie, dentelle,
Des accords de fer aux tons de velours.
Sonate à l’aimée immortelle.

La nuit bleuit. Sonate fuit.
Va, cours et vole. Si je trépasse,
Je veux qu’elle sache. Mon cœur, lui,
A Heiligenstadt a laissé sa trace
De sang collé que rien n’efface.
Goethe, indompté ? Le lion est sourd !
Jeune Mozart, voilà venu mon tour.
Ah, Coriolan, qu’elle est belle !
Des accords plaqués au clavier pour
Sonate à l’aimée immortelle.

La nuit blanchit. La lune luit.
Si coupable d’une humble extrace,
Le génie touche le fonds du puits,
Vienne, il fait vibrer ta race !
Qui donc trouve son œuvre si basse ?
Non, Fidelio. Mon cœur est si lourd.
Son rire perle. Et moi je cours,
Je crois encore qu’elle m’appelle.
Mes notes montent en gamme autour.
Sonate à l’aimée immortelle.

La nuit finit. Et finit l’amour,
Le testament est fait. S’en vient le jour.
En partition, triste parcelle,
Repose mon âme, en feu toujours.
Sonate à l’aimée immortelle.