Je suis resté là et y reste, je crois. Si tant d’années après je n’ai pas oublié Ce que fut cet instant, ce que fut cet endroit, La douceur de ce froid, ce crucifix lié
A l’ivoire des doigts, son parfum préféré A ses joues mal rasées et ses rares cheveux A ses tempes plaqués, si j’entends murmurer Au salon à côté la rengaine des vœux,
C’est que je l’ai aimé. Comment peut-on savoir Quand on n’a que l’âge de faire ses devoirs Que l’ultime départ n’attend pas de retour,
Que le silence clos s’ouvre d’éternité, Qu’aux pierres dressées des tombeaux alentours La mort n’est qu’un écho sans plus d’intensité ?