La route d’asphalte exhale des brumes. Le pinceau des phares fait tourner son rayon Au tour du virage. Ni le noir du crayon, Ni mes dix doigts, sales de tout son bitume,
Ne vont rendre l’éclat faite de l’écume De ces mils diamants, autant de gravillons Que la charrue des roues arrache aux sillons Du champ d’autoroute, vide de légumes.
L’étrange enclave a fait frontière Avec le monde lent, du fer de barrières Qu’un géant forgeron frappa sur l’enclume.
L’instant palpite du pas des bataillons De fourmis, d’ivresse humaine posthume. Les cerveaux n’y sont plus que lobes en maillons.
( Kilomètre 32, minuit douze, deux morts, un blessé )