La mer étale en vagues et ressacs Les souffles du désert. La chaleur des sables Tourne sur l’écume. Dieu et Diable, Les deux, leurs cohortes, au-dessus des hamacs,
Font planer les songes et leurs jeux de tric-trac Où les hommes fourbus, roulés sous les tables, Rêvent de la terre, des odeurs d’étable, Ivres de nostalgie et de noir armagnac.
L’océan se ferme et prend au piège Des vies, des cœurs, des peurs, bouchons de liège, Légers ballots qu’un flot dérive sur son lac,
Immense. Ni rives, ni sol abordable. Pour poser leur fardeau, il n’est que le tillac, Le pont, ciel ouvert qu’un astre accable.