J’aborde aux rives. Les arbres font un mur Aux terres des sables, cordon et enclave D’un littoral blême. Sous leur architrave Rôde l’ombre des bois flottés, de ce marbre si dur
Que les statues-totems le prennent pour fémur, Que les arcs tendent leur os aux bras des braves, Qu’à leur poids d’entrave ploient les dos d’esclaves Que ce sol ignore pourtant. Ce matin pur
Bruisse des rumeurs des oiseaux paradis Et prédit les malheurs des enfants des taudis. Je scrute la plage au grand soleil obscur
Et l’avenir étroit plus fin que l’étrave De ma barque perdue. Je recule au fur Et à mesure vers mon passé. Epaves …